Le prophète (que Dieu le bénisse et le salue) a dit : « La Salât ne sera pas acceptée sans purification, ni charité par ghulûl »

Dans cet article, je ferai l’explication (dont la source sera citée en fin de page) d’un hadîth rapporté par at-Tirmidhî.

Chapitre concernant la pureté (at-tahâra)

On entend par « pureté (tahâra) » : la pureté rituelle et physique.
Beaucoup d’auteurs ont commencé leurs livres (de compilation) de hadîth par le sujet de la tahâra car c’est la clé de la salâtsalât qui est un pilier majeur du dîn.

Chapitre concernant : (le fait qu’) aucune salât n’est acceptée sans pureté

حَدَّثَنَا قُتَيْبَةُ بْنُ سَعِيدٍ، حَدَّثَنَا أَبُو عَوَانَةَ، عَنْ سِمَاكِ بْنِ حَرْبٍ، ح وَحَدَّثَنَا هَنَّادٌ، حَدَّثَنَا وَكِيعٌ، عَنْ إِسْرَائِيلَ، عَنْ سِمَاكٍ، عَنْ مُصْعَبِ بْنِ سَعْدٍ، عَنِ ابْنِ عُمَرَ، عَنِ النَّبِيِّ صلى الله عليه وسلم قَالَ ‏ »‏ لاَ تُقْبَلُ صَلاَةٌ بِغَيْرِ طُهُورٍ وَلاَ صَدَقَةٌ مِنْ غُلُولٍ ‏ »‏ ‏.‏

Ibn ‘Umar a rapporté que : le Prophète (que Dieu le bénisse et le salue) a dit : « La Salât ne sera pas acceptée sans purification, ni charité par ghulûl »

  • « La Salât ne sera pas acceptée  » : Il faut faire la distinction entre la validité de la salât et son acceptation par Allah. La validité d’une salât c’est lorsque toutes les conditions sont respectées – une des conditions citées dans ce hadîth est : la pureté (rituelle et physique). Une salât valide n’est pas forcément acceptée par Allah.
    Par exemple, quelqu’un qui consulte un devin, ses salât ne sont pas acceptées pendant 40 nuits. Quand bien même il respecterait toutes les conditions de validité de la salât, celle-ci ne serait pas acceptée par Allah. On constate donc bien une différence entre validité d’une salât et acceptation de celle-ci par Allah.
    On comprend donc la parole de certains prédécesseurs (tel Ibn ‘Umar) : « je préfère l’acceptation d’une seule de mes salât à tout ce qu’il y a sur terre ».

Ce hadîth stipule l’obligation (wujûb) de faire les ablutions (wudhû’) avant la salât. Il y a idjmâ‘ sur le fait que la pureté est une condition de validité de la salât. Il y a également idjmâ’ sur l’interdiction de faire la salât sans purification, que ce soit par le moyen de l’eau (dans le cas du wudhû’) ou de la terre (dans le cas du tayammum). Et ce, que ce soit une salât obligatoire (fardh) ou surérogatoire (nâfila).


Le hadîth indique l’obligation de la tahâra pour la salât ul-djanâza aussi, car elle est considérée comme une salât. En effet, le prophète (que Dieu le bénisse et le salue) l’a qualifiée de « salât » à plusieurs reprises : « celui qui prie sur la djanâza« , « priez sur votre compagnon [défunt]« , « priez sur an-Nadjâchî« , etc. Al-Bukhârî dit que la salât ul-djanâza a des points communs avec les autres salât (comme le takbîr, le taslîm et l’interdiction de parler) mais aussi des différences (comme l’absence de rukû’ et de prosternation), mais que malgré cela, le prophète (que Dieu le bénisse et le salue) l’a qualifiée de « salât ».


Ibn Hajar dit que Ibn ‘abd il-Barr a rapporté un ittifâq sur le fait que la tahâra est une condition pour la validité de la salât ul-djanâza, sauf pour ash-Sha’bî et Ibrâhîm ibn ‘Ulayya. Quelqu’un d’autre a rapporté que Ibn Djarîr at-Tabarî est du même avis que ces derniers. Mais c’est là un avis isolé (shâddh).

  • « ni charité par ghulûl » : Le ghulûl c’est la tromperie. À l’origine, c’était le fait de voler l’argent du butin avant que celui-ci ne soit partagé.
    Cela veut dire que faire don d’un bien acquis d’une manière interdite ne sera pas accepté (et donc pas récompensé) tout comme la salât ne l’est pas sans pureté.

Source : تحفة الأحوذي بشرح جامع الترمذي de Al-Mubârakfûrî

Wallâhu A’lam (Dieu sait mieux)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *